Ron DeSantis peine à décoller : lancement catastrophique d’une campagne originale
L'entrée tant attendue de Ron DeSantis dans la course à la présidence a montré quelques atouts potentiels en tant que candidat républicain, après un début embarrassant sur Twitter
Assafir24 – Nizar Ghennem
Il s’agissait d’un moment très attendu pour le gouverneur de Floride après des mois de chute dans les sondages, ce qui a rendu les plus de 20 minutes de dysfonctionnements de Twitter de mercredi d’autant plus décevantes pour ses partisans.
Malgré toute l’attention portée par les médias au fiasco de Twitter, le Daily Mail l’ayant qualifié de « De-Saster », jeu de mot sur DeSantis et Désastre, ou encore de « DeBacle », jeu de mot entre DeSantis et Débâcle par Breitbart News ; M. DeSantis a semblé plus tard trouver ses marques sur les ondes familières de Fox News, un média conservateur beaucoup plus traditionnelle et efficace pour communiquer avec les électeurs des primaires.
C’est à cette occasion qu’il a présenté pour la première fois un argumentaire de fond sur ce que serait une présidence DeSantis.
Néanmoins, l’événement de mercredi avec Elon Musk aura mis en lumière les projets de M. DeSantis en tant que candidat, mais aussi les lacunes d’une campagne encore en cours de formation et soumise à des attaques intenses de la part d’un candidat républicain dominant : Donald Trump.
Prendre des risques sur Twitter n’était pas judicieux 
Le délai a été plus long que certains discours de campagne. Pendant plus de 25 minutes, Twitter a suivi avec difficulté ce qui était censé être la grande déclaration de M. DeSantis sur sa candidature pour 2024, avec de longues périodes de silence interrompues par des chuchotements frénétiques au micro avant qu’ils ne décident finalement de recommencer.
Une annonce présidentielle est l’occasion la plus rare qui soit. Il s’agit de l’un des seuls moments où un candidat peut attirer toute l’attention sur lui et sur sa vision. Au lieu de cela, M. DeSantis s’est retrouvé presque comme un vulgaire panéliste à son propre événement, partageant la scène avec Elon Musk et son site de médias sociaux défectueux.
Le résultat techniquement contesté a obscurci certains des arguments de M. DeSantis et l’a privé d’auditeurs et de donateurs potentiels. Pour un candidat dont la promesse de compétence est un argument de vente républicain, ce fut une première impression moins qu’idéale. M. Trump et le président Biden se sont tous deux moqués du déroulement de la campagne.
Le candidat d’une droite « intellectuelle »
DeSantis a souligné à plusieurs reprises ses racines « Blue Collar» populaires. Mais il est évident depuis longtemps que M. DeSantis obtient de bien meilleurs résultats auprès des républicains ayant fait des études supérieures qu’auprès de ceux n’ayant pas de diplôme universitaire, qui favorisent fortement M. Trump et forment la base de plus en plus rurale du parti républicain. La soirée d’introduction de sa campagne en a dévoilé les causes.
DeSantis prévoit de recourir largement au pouvoir exécutif
DeSantis a posé les bases de ce qui, selon ses alliés, sera l’un de ses plus importants contrastes avec M. Trump : sa capacité à utiliser le pouvoir exécutif de manière efficace.
Lors de sa discussion en direct sur Twitter Spaces, M. DeSantis a parlé de sa longue expérience en matière de mise en œuvre de politiques conservatrices en tant que gouverneur de Floride. Il a cité son talent à utiliser le pouvoir gouvernemental à des fins conservatrices. Il a déclaré qu’il avait étudié les « différents points d’appui de l’article 2 » de la Constitution et qu’il mettrait ces connaissances à profit s’il était élu président. Sur Fox News, il a réitéré son intention d’utiliser l’article 2 pour remodeler le gouvernement.
DeSantis a laissé entendre qu’il aurait la main plus lourde que M. Trump avec la bureaucratie fédérale. Cela fait partie de l’un de ses principaux arguments : non seulement il se battra plus durement que M. Trump, mais il apportera des changements radicaux là où l’ancien président n’a pas su le faire.
Dans son interview sur Fox News, il a dépeint le FBI comme l’une des nombreuses agences fédérales à la dérive, et a déclaré qu’il exercerait un contrôle beaucoup plus strict sur l’ensemble du ministère de la justice.
